Pinus pinaster en Buch
Il y a un peu plus d'un siècle, en forêt de Gascogne, un cavalier rencontra des résiniers qui lui parlèrent de leur dur métier. Ce journaliste-ethnologue prit alors le temps d'écrire et de dessiner.
Dès que les dernières gelées sont terminées, il faut se mettre à préparer les pins qu'ils vont résiner dans l'année en écorçant chaque tronc sur une bande verticale d'environ 10 centimètres de large.
Puis ils enfoncent avec un maillet une lame en zinc, appelée crampon, qui servira à arrêter la descente du flot de résine et à la guider dans un pot en terre cuite retenu par un clou.
Un mois après, vient le moment le plus délicat : le résinier doit effectuer dans chaque pin une petite entaille peu profonde, la care. C'est de sa qualité que va dépendre l'abondance de la récolte.
Toutes les semaines, il faut raviver ces "piques" car la résine sèche vite, et vider les pots dans des escouartes en les raclant avec une truelle métallique, et c'est souvent le travail des femmes et des enfants de résiniers.
Chaque journée d'avril à octobre se passe ainsi, à récolter la résine, de pin en pin, de pot en pot.
Quand les escouartes sont pleines, elles sont vidées dans des cuves maçonnées, dont le contenu est protégé par des "toits" mobiles.
Quand les cuves sont pleines, elles sont à leur tour vidées dans des barriques qui seront transportées jusqu'à l'usine de distillation la plus proche.
Ce sont des attelages de mules qui se chargent du transport et qui, à l'arrivée, une fois détellées, se roulent dans le foin.
Début novembre, c'est le moment de la dernière récolte, la plus pénible : il faut racler toute la résine sèche, le "barras", la recueillir sur de grandes toiles étalées au pied des pins et la vider dans des barriques : c'est le "barrascage".
Le résinier et sa famille n'avaient pas le temps de rentrer chez eux le soir, ils vivaient dans une cabane en bois et n'allaient "en ville" qu'une fois par semaine, le dimanche.
En semaine, ils prenaient leur repas du soir contre la cheminée, à la lueur du feu et d'une chandelle de résine.
Si vous voulez en savoir davantage sur la vie des résiniers il y a un siècle, sur ce qui se cachait derrière ces interminables barrières de pins maritimes, rendez-vous sur http://www.leonc.fr/histoire/kauffmann/foret/dans-la-foret1.htm
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Auteur (images): Paul Kauffmann, 1891
Auteur (bande son): Annie Lesca
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