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Il y a de cela longtemps, longtemps, dans les temps anciens, un Roi et une Reine n'avaient pu voir aboutir leur vœu d'enfant : Finalement, à leur grande joie, une jolie petite fille leur fut offerte. Ils invitèrent les sept fées bienfaitrices du pays pour les remercier mais oublièrent la plus vieille. Bouillante de rage, elle attendit que les marraines aient offert cadeaux et vœux pour tout gâcher et prendre sa revanche. Quand vint le tour de la sorcière, elle prédit que la jeune princesse mourrait en se piquant à un rouet – oh, la terrible prophétie !

Mais soudain la plus jeune des fées, qui avait attendu son tour, s'avança en disant : "Non, elle dormira en fait cent ans révolus, puis sera réveillée par un fils de roi – je dis la vérité – Et il la prendra pour épouse et tout finira bien"... C'est en vain que le rouet fut interdit dans tout le royaume. Car dans une haute tour solitaire, tout en haut d'un escalier en colimaçon, demeure une vieille femme qui tourne encore soigneusement le rouet. Un jour la Princesse la trouve, essaie d'apprendre à filer la laine ; Hélas ! elle se pique la main et le charme s'installe !

Elle s'effondre, endormie, comme morte : on l'allonge sur son lit, Et tous alentour tombent de sommeil – le palais des morts ! Cent années passèrent – et toujours ils dorment et tout alentour Un bois d'épines a poussé – aucun homme n'y peut tracer un chemin.

Enfin, le fils d'un roi venu chasser demanda depuis quand ce château existait, pourquoi ces vieilles tours émergeaient de cette ancienne forêt. Un vieux paysan lui parla d'un palais enchanté où Se tenaient cachés un Roi, sa Cour et une belle Princesse, endormis.

Au travers du bois épais qui s'ouvrait devant lui, parmi les épines qui Détournaient leurs pointes à son passage, le fils de Roi trace son chemin. Il atteint le corps de garde, la cour, l'entrée – et là, au moindre pas, Il voit des sentinelles, des valets et des courtisans en plein sommeil. Des dames souriantes, les pages de leur suite attendent ; Les chevaux dorment dans les écuries, les chiens près de la grille.

Le fils de Roi continue de progresser, pénètre dans une belle chambre Et voit devant lui, allongée sur un lit de soie, une femme adorable au visage sublime, parfait – jamais pareille beauté n'exista ; Il s'arrête – se penche pour regarder de près – s'agenouille – la réveille d'un baiser.

Chant d'un rossignol mâle (Luscinia megarhynchos) enregistré en Angleterre, dans une vallée du Devon par Lawrence Shove le 6 mai 1961 (Wikimedia Commons).

Il la guide : le sommeil magique de toute la cour est terminé. On s'éveille, on s'anime, on parle, on rit, comme au temps d'antan, il y a cent ans. Le Roi et la Reine s'éveillent et racontent Comment tout est arrivé, et se réjouissent que tout se termine bien. Ils organisent le mariage le jour même, avec joie et en festoyant – Le mariage du Prince et de la Belle Endormie dans son Bois.

Adaptation du conte de Perrault par Walter Crane.

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