faire-semblant

Les enfants étaient fatigués de leurs jouets et de leurs poupées. Ils s'exclamèrent : Allons il est temps de trouver de nouveaux jeux ; Nous avons pratiqué tous les jeux connus, il faut en inventer de nouveaux. Et c'est comme ça qu'ils se mirent à jouer à « faire semblant ». Ils construisirent dans le jardin un superbe train Avec un wagon de première et de seconde classe posé sur les rails ; Celui de troisième classe fumait déjà, presque au complet. Alors, quelle sera notre destination pour ce bel après-midi ? J'ai une idée, s'écria le conducteur, pressé de démarrer, Aujourd'hui, c'est notre Derby à nous, et pourquoi pas ? Hourrah ! Les voilà en route ; et en mettant toute la vapeur, Ils arrivèrent sur le terrain juste à temps pour le départ de la course.

Le lendemain tous ces jeunes gens montèrent Un spectacle de guignol En se disant : Ce n'est pas pour de vrai, Mais on fait semblant, d'accord ? Dicky s'écria : Ah Si j'arrive à faire assez de bruit avec mon tambour Les enfants des alentours et même de plus loin Viendront assister à notre spectacle ! Et en effet, ils sont bien tous venus, Petits et grands ; Les bébés se sont assis au premier rang, Naturellement, à cause de leur taille. Toby le chien fut sage comme une image, Et à la fin du spectacle Tout le monde en redemanda Car c'était vraiment remarquable.

Un jour, ne sachant plus que choisir, Tant ils étaient plongés dans leur faire semblant, Ils s'écrièrent « Organisons une chasse au tigre ! » Et tout le monde fut d'accord : « Fantastique ! » Mais il nous faut un éléphant ! Pas de problème ! répliqua Dick Jack fera les pattes avant et Tom les pattes arrière Et moi, je serai le cornac sur son dos. Mais où trouver un tigre ? On ne trouve les fauves Qu'au zoo, Il ne leur restait plus qu'à faire semblant et c'est le pauvre Minou qui en fit les frais. Ils poussèrent une clameur terrifiante, mais Ne tuèrent aucun tigre ce jour-là, Car, en entendant ce hurlement, Minou S'échappa à toute vitesse.

Écoutez bien ! Dick avait lu quelque part, ou entendu dire Que c'était fantastique De se glisser de gros pistolets à la ceinture Pour être le Roi des Pirates. Il avait un bonnet rouge, un drapeau noir Et un équipage de confiance ; Et, emportés par leur navire chancelant Ils firent voile vers de noirs destins. Mais quand ils rencontrèrent trois jolies filles Ils sentirent leur cœur s'attendrir Car même le pirate le plus déterminé Possède un cœur sous sa ceinture. Aussi les embarqua-t-il à son bord, Mit fin à leur épreuve, Et sécha leurs larmes en leur disant : « C'était juste pour faire semblant ! »

Les voilà maintenant transformés en deux bandits, Comme au temps d'antan, Pour stopper la diligence en pleine lande Et dérober tout leur or. « La bourse ou la vie ! » s'écria Dick En faisant sa grosse voix inquiétante ; Mais Jack ajouta : « On ne veut pas de votre vie, On préfèrerait prendre vos bourses ! » Les voyageurs terrorisés remirent En toute hâte leur bourses, Et voilà comment fut emporté cet or caché Par les hardis voleurs des grands chemins. Il n'y avait que deux sous, mais cela Les fit bien rire Et ils les rapportèrent quand ils retrouvèrent Ces trois infortunés voyageurs à l'heure du gouter.

Le camion de pompiers qu'ils construisirent était vraiment réussi, Vous auriez dû les entendre huler Chaque fois que quelqu'un criait « Au feu ! » En appelant les pompiers au secours. Le tuyau de jardin prêt à l'emploi, Les chevaux solidement harnachés, Ils galopaient à toute vitesse Pour aller remplir leur courageux devoir. L'un d'eux tomba du camion, mais Ne se blessa pas malgré sa chute, Et il remonta rapidement à bord, pour apprendre Que c'était une fasse alerte ! Il n'y avait aucun feu à éteindre, mais quand Vous devez passer le temps en vacances, C'est le genre de choses qui arrive souvent au Pays du « faire semblant ».

Il leur fallut une bonne demi-journée pour construire Ce nouveau tram électrique, Et quand ce fut terminé, chacun s'exclama : « Oh, la, la, je suis épuisé ! » Mais ils oublièrent vite leur fatigue Quand ils mirent le pied dans le tram ; « À quelle vitesse ça roule ? » demanda Dick ; « Deux kilomètres à l'heure ! » lui répondit Jack. Pas un seul mouvement en fait, si vous me demandez De vous dire la stricte vérité, Ils faisaient juste semblant de se déplacer Et ils faisaient ça très bien. Elle fit un bien joli voyage ce jour-là, Cette troupe de passagers au coeur-léger, Et quand ce fut terminé, ils se retrouvèrent Bien sûr, exactement à leur point de départ !

Le courageux combattant revient aujourd'hui, Victorieux du champ de bataille ; Alors les trompettes sonnent et les tambours résonnent Pour annoncer au peuple l'arrivée du héros ! Vous savez, il a été absent longtemps, longtemps, C'est du moins ce que disent les journaux ; Toutes ses actions d'éclat Rempliraient bien une page entière. Allons, accueillons le fier héros de nos acclamations, D'un long cortège et de vivats bruyants, Et bienvenue au pays, ô notre courageux soldat De retour des dangers sur terre et sur mer ! Et puis je murmurerai dans ton oreille, Mais surtout que personne d'autre n'entende, il n'était pas parti combattre l'ennemi notre soldat, C'était juste pour faire semblant une fois de plus.

Et si on jouait à "faire semblant", un album anglais du XIXème siècle qui fait revivre les jeux d'antan. Traduction en cc-by-sa.

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